L’ONG Solibad utilise le badminton pour mener des actions caritatives en France et à travers le monde.
Les meilleurs joueurs de badminton du continent s’affrontent jusqu’à dimanche en Vendée pour les championnats d’Europe 2016. S’il ne bénéficie pas d’une intense médiatisation, le badminton est l’un des sports les plus pratiqués au sein de l’école française. En Asie, il est carrément l’un des sports les populaires que cela soit en Chine, en Indonésie, en Malaisie ou dans bien d’autres pays.
Partant de ce constat, Raphaël Sachetat, journaliste français spécialisé, a eu l’idée d’utiliser la notoriété du badminton, discipline créée en 1873 dans la ville anglaise éponyme par des officiers britanniques de retour d’Inde. Il a ainsi fondé en 2009 une ONG nommée Solibad. « L’idée n’est pas de développer la pratique du badminton mais bel et bien de se servir du badminton pour mener des actions caritatives pures », explique Raphaël Sachetat.
En France, à travers son opération « smash contre le diabète », Solibad participe notamment à la sensibilisation contre le diabète de type 1, qui touche les enfants. L’idée est de faire pratiquer le badminton à ce jeune public spécifique et d’aider les clubs à leur offrir un accueil personnalisé. Le badminton français est également mis à contribution lors d’une récolte de raquettes, de chaussures et de filet. « La Fédération française (FFBad) et les clubs sont associés. On envoie le matériel à Madagascar et dans d’autres pays où nous avons des programmes », ajoute Raphaël Sachetat.
Des ambassadeurs de choix
La majeure partie des actions de l’ONG est tournée vers l’international. En Indonésie, pays à forte culture de badminton, des programmes sont en cours dans sept villes. À Jakarta, seize enfants des bidonvilles ont l’opportunité de jouer au badminton trois à quatre fois par semaine : « Dans certains pays, le badminton est une activité qui peut permettre de s’en sortir. Des familles habitent sur une déchetterie municipale et vivent du recyclage. On propose aux enfants un encadrement pour les sortir de leur pénible routine ».
Un ancien champion olympique du cru, Rexy Mainaky titré en double messieurs à Atlanta en 1996, s’est investi. « Il explique le projet aux parents et tente de les convaincre de laisser leurs enfants participer. La Fédération indonésienne de badminton est d’ailleurs intéressée pour nous aider à développer la suite », se félicite Raphaël Sachetat.
D’autres champions, toujours en exercice, endossent le rôle d’ambassadeurs de l’association. La double championne du monde espagnole, Carolina Marin, est l’un des plus fervents soutiens. À chaque podium mondial, elle arbore le logo Solibad sur sa tenue. Le champion olympique sud-coréen Lee Yong-Dae et le médaillé de bronze mondial Jan Jorgensen sont d’autres ambassadeurs de renom.
À cause du contrôle attentif de la Fédération chinoise, il est plus difficile de nouer des relations avec les champions chinois, qui trustent pourtant les podiums olympiques et mondiaux depuis des années (5 titres olympiques sur 5 épreuves à Londres en 2012). Mais Solibad peut profiter d’une intermédiaire de qualité, l’ancienne championne française d’origine chinoise Hongyan Pi : « Hongyan nous aide à contacter individuellement les joueurs chinois. Certains nous aident ponctuellement ».
Cet article est d’abord paru dans Lemonde France website